KABASUBABO DÉNONCE L’INCONSTITUTIONNALITÉ DES DERNIÈRES ORDONNANCES PRÉSIDENTIELLES

Hubert Kabasubabo, libre penseur et analyste politique congolais, dénonce, dans une vidéo qu’il a postée mercredi sur Internet, ce qu’il appelle « une transgression gravissime de la loi fondamentale par des nominations malicieuses des officiers supérieurs de l’armée en déviation totale de l’article 81 de la Constitution ». Cette disposition stipule que ces ordonnances soient proposées par le Gouvernement et délibérées en conseil des ministres.

Or, révèle Kabasubabo, « dans ce cas de figure, il n’y a eu ni proposition par le Gouvernement, ni délibération en Conseil des ministres ». Pour lui, « cette transgression pré-calculée de la constitution est porteuse des circonstances aggravantes par l’astuce irrespectueuse consistant à envoyer le Premier ministre pour rester orchestrer cette cabale derrière son dos, méprisant l’institution Gouvernement et dédaignant l’instance conseil des ministres ».

Cet analyste estime, par ailleurs, que « ce délit viole la quintessence politologique même du pacte républicain et établi un présidentialisme impérial de facto ». Et de poursuivre : « Il dénote d’un schéma de confiscation de l’Etat et de la République  avec les ramifications internationales ». A ce dernier sujet, Hubert Kabasubabo note que « le niobium et le lithium roc de la RDC sont déterminants dans les nouveaux rapports des forces militaires de la géostratégie mondiale ».

« Ces ordonnances manifestement anticonstitutionnelles et indignes de la République sont, juridiquement, réputées inexistantes et doivent être rejetées par toute la nation selon l’esprit de l’article 27 de la Constitution ». Et de l’institution Président de la République, il dit qu’elle « doit être rapidement rappelée à l’ordre » et craint qu’à cette allure, la RDC coure le risque de « vivre la ‘’libysation’’ d’une manière irréversible ».

Et de conclure : « les dérapages présidentielles créent toutes les conditions de 1960-1965, faisant le lit des issues tragiques. Nous devons rejeter la complaisance politique et, objectivement, nous mobiliser comme un seul homme pour contrecarrer la monopolisation de l’Etat et la manipulation politicienne de l’armée qui sont susceptibles de ruiner la République ».

Depuis le début de la semaine, la RDC vit une nouvelle crise politique et institutionnelle à la suite de la dénonciation, par le Premier ministre, de son implication dans les dernières mises en place du chef de l’Etat à la magistrature et au sein de l’armée. Sylvestre Ilunga a déploré, dans une déclaration à travers son porte-parole, le fait que le Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et sécurité, à qui il avait confié son intérim pendant son séjour à Lubumbashi, ait signé ces ordonnances en son nom. Son intérimaire ne l’en avait pas informé préalablement et a outrepassé les limites des compétences qu’il lui avait assignées dans sa lettre d’intérim.

JEK

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